Ai Weiwei : D’ailleurs c’est toujours les autres L'artiste conceptuel chinois Ai Weiwei investit le Palais de Rumine à Lausanne (Suisse), qui héberge le Musée cantonal des Beaux-Arts mais également celui de zoologie, d'archéologie et d'histoire, de géologie et de la monnaie. Une exposition monumentale à la hauteur de la réputation du célèbre plasticien.L'exhibition – dont le titre fait référence à l'épitaphe de Marcel Duchamp « D'ailleurs c'est toujours les autres qui meurent » –, retrace le parcours créatif d'Ai Weiwei à travers une grande rétrospective, au sein de laquelle on retrouve par exemple la série des doigts d'honneur qui ont fait son succès ainsi que des œuvres plus récentes, évoquant notamment la situation des réfugiés.Car derrière la superstar de l'art contemporain subsiste un homme mettant son savoir-faire au service de la dénonciation. Utilisant une infinité de médiums – photographies, porcelaine, bois, jade ou vidéos –, le plasticien conteste ouvertement le système politique chinois. Si sa mère patrie l'a vu naître, elle l'a aussi traqué, censuré, enfermé et expulsé. En voulant le faire taire, elle a braqué les yeux du monde entier sur lui, personnalité maudite de l'Empire du Milieu.Parfois agressives, souvent poétiques, les œuvres d'Ai Weiwei retracent visuellement l'histoire de son pays d'origine et exposent les facettes cachées du régime chinois. On retrouve par exemple à Lausanne une partie des graines de tournesols peintes à la main exposées à la Tate Modern de Londres, en 2010, évoquant le peuple se tournant aveuglément vers Mao ou encore Blossom, un tapis de fleurs de porcelaine faisant écho à la campagne des cents fleurs de Mao, vaste répression ayant poussé de nombreux artistes locaux à l'exil, dont le père d'Ai Weiwei, le poète Ai Quing.Une exposition forte, contribuant à affirmer la place plus qu'acquise par Ai Weiwei dans le paysage de la création contemporaine.Pour en savoir plus, visitez le site d'Ai WeiweiPhotographies : Ai Weiwei et Alfred Weidinger Précédent Suivant