En ces jours pluvieux, quoi de mieux que de s'immerger dans la chaleur du désert de Coachella (USA) ? L'occasion pour la rédaction de Muuuz de revenir sur la deuxième édition de la manifestation Desert X qui agrémente le paysage aride de la région de Palm Springs d'ouvrages architecturaux et d'installations artistiques. Une toile vierge sous le soleil qui a su, une année de plus, inspirer les plus grands noms de la production contemporaine.

Organisé par le critique d'art Neville Wakefield, la commissaire d'exposition Amanda Hunt et le conservateur Matthew Schum et présidé par Susan L Davis, l'événement avait déjà attiré près de 200 000 curieux en 2017, lors de sa première édition. A travers différents terrains d'expression – l'installation, la sculpture, les pavillons ou encore les panneaux d'affichage –, les artistes questionnent une problématique générale, politique ou environnementale. Cette année, les 15 intervenants sélectionnés ont été amenés à réfléchir sur notre rapport avec l'eau ; une thématique ancrée dans l'actualité mise en exergue dans un environnement désertique.

« Notre mission initiale a été créée dans le but d'inspirer des artistes contemporains et de placer un objectif international dans la vallée, de mettre en lumière les problèmes auxquels nous sommes tous confrontés, tout en entamant des conversations avec tous nos visiteurs. » Susan L Davis, présidente

Un questionnement qui pousse l'artiste colombien basé à Paris, Iván Argote, à mettre en lumière le désastre écologique qui concerne le lac de Salton Sea, le plus grand de Californie dont la surface diminue au fil du temps. Son installation, A Point of View, est un escalier en béton – mélange d'architecture brutaliste et d'influences précolombiennes –, dans lequel chacune des marches comporte une inscription, que le visiteur découvre une fois son ascension achevée.
Sterling Ruby, quant à lui, travaille sur le mirage, une réalité – souvent confondue avec une hallucination – liée à une propagation anormale de la lumière dans un environnement où la température, la pression et l'humidité ne sont pas cohérentes. Ce phénomène mystique, qui apparaît souvent dans les déserts justement par rapport au manque d'eau, est ici traduit par Specter, un monolithe rouge épuré, faisant référence aux doubles soleils fréquents dans ce genre de situation.
Le collectif Superflex traite la thématique sous un angle mêlant cinéma et architecture. Son œuvre Dive-in – contraction de diving, « plonger » en anglais et de drive-in, cinéma en plein air –, est un film explorant le réchauffement climatique projeté sur une structure en résine de corail rose. Les poissons flottant interagissent avec l'installation de Superflex et disparaissent lentement dans sa pierre poreuse.

Biennale hors norme, Desert X fait rimer architecture, esthétique et conscience politique et écologique avec brio.

Pour en savoir plus, visitez le site de Desert X

Photographies : DR



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