Sean Scully : San Cristóbal Conçu en 1964 par l'architecte Luis Barragán, la villa Cuadra San Cristóbal (Mexique) est l'une des merveilles du mouvement moderniste présentes sur ce territoire. C'est entre ces murs aux couleurs vives que l'Irlandais Sean Scully expose jusqu'au 24 mars ses toiles et sculptures à l'expression chromatique tout aussi marquée que la demeure. Deux pratiques artistiques différentes qui semblaient être faites pour être réunies.Lors d'un premier voyage dans le berceau de la civilisation maya en 1983, Sean Scully est frappé par les nuances colorées des édifices et les lignes de composition de l'architecture vernaculaire. En découlera un ensemble d'aquarelles intégrées par la suite à sa série Wall of Light – achevée à la fin des années 1990 –, qui définira le style pictural de l'artiste, où alternent rayures et barres verticales et horizontales.Une région du monde qu'il affectionne tout particulièrement, où il n'exposera pourtant jamais. Un temps désormais révolu puisque, depuis le 5 février dernier, il présente ses œuvres au sein d'un des lieux artistiques emblématiques du XXe siècle : la Cuadra San Cristóbal, à Mexico. Écuries de l'ensemble de Los Cubles – comprenant également la demeure de la famille Egerstrom et la Fontaine des Amoureux –, l'édification de Luis Barragán combine avec brio expérimentations architecturales moderniste et symboliste. Caractérisé par de grandes parois en pierre peinte en rose vif, le site semble avoir été conçu pour accueillir la production du plasticien en son sein.« Sean a exposé des centaines de fois sur des murs blancs, des sols en béton, éclairés par des lumières crues. Quand on travaille avec un si grand artiste, il y a de la place pour être plus nuancé et faire des installations comme ça. » Oscar Humphries, commissaire de l'expositionUn mariage idéal enfin concrétisé et qui coïncide avec la 15e édition de Zona Maco, principale foire d'art contemporain mexicaine. L'occasion de découvrir quinze tableaux en aluminium et cuivre ainsi que trois statues en Corten ® et en acier peint dialoguant naturellement avec le lieu, de par leurs formes et leurs partis-pris esthétiques. Si les peintures sont installées dans les écuries et contrastent admirablement avec leur décor équestre authentique, les sculptures, quant à elles, prennent place dans la cour. Reflétant la linéarité du lieu, ces dernières s'amusent du jeu de vides et de pleins imaginé par l'architecte et complètent l'ensemble.Une exhibition solaire qui, grâce au dialogue entre architecture et art plastique, apparaît comme l'unification idéale des deux pratiques.Exposition « Sean Scully : San Cristobal », jusqu'au 5 mars 2018 à Los Cubles, Mexico (Mexique)Pour en savoir plus, visitez le site de Sean ScullyPhotographies : DR Précédent Suivant