Le Lieu Unique : Mégastructures Plus que quelques jours pour visiter l'exposition « Mégastructures, Dimensionner l'avenir, les figures de la démesure », présentée au Lieu Unique à Nantes (44). Un événement organisé à l'occasion des 40 ans du Centre Pompidou, dont le bâtiment est lui-même une mégastructure. Retour sur une architecture et une philosophie qui ont marqué les années 1960.Dans l'ouvrage Megastructure : urban futures of the recent past (1976), l'auteur et critique Reyner Banham définit le terme de mégastructure :« De grande taille, la mégastructure était construite d'unités modulaires ; elles étaient capables d'extensions grandes, voir illimitées ; un réseau structurel à l'intérieur duquel de plus petites unités structurelles (par exemple des pièces, des maisons, ou de petits bâtiments, entre autres) peuvent être construites - ou même "pluggées" ou "clippées" après avoir été préfabriquées ailleurs. » Reyner Banham On assiste ici à une immersion au cœur de ces objets, fruits des fantasmes architecturaux d'une époque, mis en valeur par la scénographie aérienne de Laurence Fontaine et Antoine Lichtenberg. Les commissaires de l'exposition, Aurélien Lemonier (directeur du Musée national de l'histoire de l'immigration de Paris) et de Gwenaël Delhumeau (enseignant-chercheur à l'Ensa Versailles), proposent ainsi aux visiteurs de découvrir ce courant de pensée par le biais de dessins et de maquettes répartis en six grandes thématiques. Le projet Standardiser à l'infini disposé au coeur de l'espace de présentation, est une installation produite spécialement pour l'occasion et réalisée par les étudiants de l'École nationale supérieure d'architecture de Versailles. Cette structure tridimensionnelle suspendue est le fruit des recherches de l'architecte allemand Konrad Wachsmann (1901-1980), qui a travaillé dès les années 1950 sur le développement d'un procédé structurel tridimentionné universel, dont les éléments seraient liés par un unique modèle de connecteur. Cinq autres zones organisées autour de ce projet complètent le propos : « Jeu d'espaces », « Action : le réel et son double », « Vision et prévisions », « Processus techniques et métaphores technologiques » et « Les récitants : mythes et liturgie d'un mode moderne ». Le visiteur est alors amené à questionner trois thématiques : les limites d'un monde infini instaurées par ces projets mégastructurels, leurs effets sur l'architecture et la société, ou encore le rapport au temps. Afin d'articuler ces sujets de réflexion, trois pistes de réflexion complémentaires sont par ailleurs proposées. La première se penche sur l'approche technique des mégastructures, aussi connues sous le nom de space frames, « nœuds d'articulation » de structures tridimensionnelles. La seconde aborde leur médiatisation et leur diffusion par des critiques ; et la dernière rend hommage au Centre Pompidou qui constitue une des rares mégastructures construite. Les projets d'architecture présentés, tant par la fascination ou l'angoisse qu'ils exercent, que par l'excitation ou la déception qu'ils inspirent, suggèrent tous un état de crise de l'habitat, qui s'applique finalement encore aujourd'hui. « Mégastructures », jusqu'au 21 mai 2017, Le Lieu Unique, Nantes (44) Illustrations :1) Paul Maymont , Etude extension de Paris2) Yona Friedman , Paris spatial3) Yona Friedman , Etude de la ville spatiale Photographies : Martin ArgyrogloPour en savoir plus, visitez le site du Lieu Unique Précédent Suivant