La papeterie contemporaine Papier Tigre fait peau neuve ! Sous la houlette de l’agence Cent15 architecture, l’espace de la rue des Filles du Calvaire (3ème arrondissement) rassemble désormais un espace de vente, une zone de personnalisation et un atelier de fabrication. Un lieu à l’âme industrielle réchauffé par les couleurs des carnets iconiques de la marque.

Le projet réhabilite un lieu chargé d’histoire. Ancienne boutique de Matali Crasset au bleu omniprésent et même papeterie il y a près de 60 ans, l’espace est caractérisé par un aspect brut volontairement mis en valeur par les architectes de l’agence Cent15 architecture, maîtres d’oeuvre du projet.

L’aventure débute sur rue où la façade datée et identifiée est rapidement agrandie et lissée. Comme c’est souvent le cas pour les échoppes parisiennes, les architectes ont vite réalisés que l’ensemble était doté de couches et ont pu récupérer jusqu’à un mètre de hauteur de plafond. Une découverte dont résulte une façade vitrée monumentale marquée par la possibilité de s’ouvrir entièrement l’été. Une caractéristique attrayante qui a d’ailleurs un impact direct pour le personnel de la boutique, comme nous l'a confié Maxime Brenon, dirigeant de Papier Tigre : « C’est ça la réussite d’un projet architectural dans le retail : faire en sorte que des changements liés à l’architecture se voient aussi dans le chiffre d’affaire de la boutique. Et c’est réellement le cas ici. »

L’ensemble est pensé comme un parcours architectural rythmé par des étapes : un espace dédié à la présentation des produits, un comptoir de vente, une zone plus tamisée consacrée à la personnalisation des produits et un atelier de fabrication. Pour définir ces étapes, les maîtres d’oeuvre imaginent des allées, à l’image de celles des supermarchés, et créent ainsi un itinéraire tout en longueur.
Ce parcours est ponctué par six modules qui permettent aux équipes de la boutique de modifier la scénographie de l’espace au gré de leurs envies. Les modules en inox vibré sont montés sur roulettes et sont pourvus de base de stockage permettant aux vendeurs d’effectuer du réassort sans soucis. « On aime bien tout changer, tout le temps, donc modifier les hauteurs et le positionnement des blocs était très important pour nous afin d'offrir des expériences de vente différentes à nos clients à chacune de leurs visites » souligne d’ailleurs Maxime Brenon. Ici, le choix des matières a son importance. Pour faire écho à une enveloppe très brute – conservation du rideau métallique en acier galvanisé, sol en béton et éléments techniques apparents – et pour mettre en valeur les produits colorés de Papier Tigre, les architectes misent sur de l’inox qui reflechit la lumière, des étagères en verre qui filtrent l’éclairage et du bois qui réchauffe l’ensemble.

« On voulait un positionnement qui ne soit pas celui de la papeterie classique, un peu vieillot. Nous souhaitions partir à l’opposée de cela, et créer un concept moderne, innovant et attractif surtout. Volontairement, notre papeterie aujourd’hui est très sobre, un peu à l'image d'une galerie, avec des machines propres, plus semblables à celles d’un laboratoire que d’un atelier artisanal. » Maxime Brenon, fondateur et dirigeant de Papier Tigre

Ce « laboratoire de fabrication » est séparé du reste de la boutique par des lanière en plastique que l’on retrouve - les même que l'on voit dans les boucheries par exemple - mais reste visible par les clients. Ici, la lumière est plus froide et le mobilier, provenant du commerce, est adapté à la fabrication. Ancien atelier, cette partie est également doté d’un plafond en pavé de verre qui apporte lumière et charme à cet espace.

Un lieu complet qui dépoussière l’image de la papeterie traditionnelle.

Pour en savoir plus, visitez le site de Cent15 architecture

Photographies : Christophe Caudroy

Zoé Térouinard



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