À Congis-sur-Thérouanne (77), les agences Charles-Henri Tachon architecture & paysage et Territoires, paysagiste ont livré en mars dernier l'un de leurs plus beaux projets : la Maison de la Réserve du Domaine régional du Grand-Voyeux. Un pavillon conçu pour faciliter l'observation des oiseaux endémiques et offrir aux visiteurs une expérience qu'ils ne sont pas près d'oublier...

Situé à Congis-sur-Thérouanne en Seine-et-Marne, le Domaine régional du Grand-Voyeux est une oasis de nature en Île-de-France, pour beaucoup encore insoupçonnée. D'une superficie de 192 hectares, cette propriété du Conseil régional offre des biotopes à couper le souffle : marais et autres plans d'eau, forêts et prairies, dans lesquels il n'est pas exceptionnel d'observer des oiseaux rares parmi les 220 espèces présentes ici. Une richesse qui lui a valu d'être classée Réserve Naturelle Régionale en 2012.

C'est pour valoriser cet endroit que l'Agence des Espaces verts de la région a choisi de faire construire une Maison de la Réserve : un lieu destiné à l'accueil du public où les visiteurs pourraient observer la flore et la faune locales sans l'altérer, tout en bénéficiant du savoir transmis par une équipe pédagogique. Une mission confiée, acceptée et accomplie par l'architecte Charles-Henri Tachon et les architectes paysagistes de Territoires, paysagiste.

Inspiré par la beauté des lieux encore vierges, le concepteur a imaginé un observatoire tout de bois. Posé sur une terrasse elle-même prolongée par des pontons invitant à flâner, le projet jouit d'une position idéale, au bord d'un point d'eau et à l'orée de la forêt. Avantage que Charles-Henri Tachon s'est appliqué à mettre en scène, notamment grâce à la division du programme en trois volumes distincts agencés à la manière d'un feu de camp : un pour le public, un autre pour abriter les espaces techniques et un troisième pour les toilettes. Autour, des « murs de soutènement constitués de palplanches en bois composées d'un poteau-pieu et de planches horizontales » marquent les frontières de ce micro-village, dont les trois huttes sont habillées d'un bardage similaire, pour davantage de discrétion. « Le visiteur n'a toujours pas perçu l'immensité du site, lorsque, soudain, le premier étang apparaît. Comme un tableau encadré entre deux corps du pavillon d'accueil et le toit du préau, le paysage du Domaine s'offre enfin à son regard », décrit l'architecte pour expliquer son concept.

À l'intérieur aussi, tout est affaire de cadrages et de vues. Ainsi, l'entrée des visiteurs est marquée par un passage obligé à l'accueil ; ce n'est qu'après que les ornithologues en herbe découvrent la salle principale, équipée de gradins en pin douglas, et bien-sûr, d'une large baie vitrée offrant une vue à couper le souffle sur le Domaine et ses habitants à plumes. Preuve que même un paysage incroyable peut-être sublimé par une mise en scène intelligente...

Le projet est sélectionné pour les ADC Awards 2019 dans la catégorie Architecture & Paysage / Loisirs

Pour en savoir plus, visitez le site des ADC Awards, de Charles-Henri Tachon et de Territoires, paysagistes.

Photographies : Nicolas Waltefaugle



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