Concevoir un édifice pour la Cité internationale universitaire de Paris sur une parcelle localisée de l'autre côté du périphérique ? Une gageure, sauf pour l'atelier d'architecture Vincent Parreira, qui livre en octobre 2018 une résidence de 189 logements dans le 14e arrondissement. Un résultat tout de béton et de bois, où convivialité et sociabilité occupent une large place.

La Cité internationale universitaire de Paris (14e), ses jardins, ses édifices exceptionnels dont certains, signés par les plus grands, sont classés au titre des Monuments historiques... Pour un architecte, construire ici aujourd'hui représente un prestige certain – permettant de s'inscrire dans une sorte de Panthéon de l'architecture – et, par conséquent, une tâche potentiellement impressionnante. C'est d'autant plus vrai lorsque la parcelle confiée ne se trouve pas au sein même de la Cité, mais de l'autre côté du périphérique, impliquant en plus d'insuffler l'esprit propre au campus malgré la distance....

C'est à ce cas de figure que s'est retrouvée confrontée l'équipe de Vincent Parreira, mobilisée pour concevoir un immeuble de 189 logements pour étudiants et chercheurs sur un terrain de 2 500 mètres carrés localisé entre Gentilly (94) et Montrouge (92), au croisement de l'avenue Paul-Vaillant-Couturier et de la rue Lucien Descaves. Dans ce contexte, comment affilier la réalisation à ses cousines situées de l'autre côté du périph' ? Comment proposer un confort semblable à celui offert par les réalisations de Claude Parent, Le Corbusier ou encore Lucien Bechman, caractérisé par un rapport fort à la nature ? Comment, enfin, afficher une certaine singularité tout en s'intégrant aux autres édifices du quartier ?

À ces problématiques, les concepteurs répondent par une construction en béton généreusement bardée de mélèze, élevée sur sept étages et dont le plan triangulaire ceint une cour intérieure. L'ensemble n'est pas monolithique, mais composé de plusieurs volumes légèrement décalés les uns par rapport aux autres, et en retrait au fur et à mesure que l'édifice s'élève ; une répartition en gradins ayant permis d'aménager plusieurs toits-terrasses végétalisés à partir du troisième étage. En outre, au rez-de-chaussée, l'aile est sur pilotis ménage une forme de porosité, facilitant l'ouverture de la résidence sur le quartier.

Aussi, comme c'est souvent le cas sur ce type de réalisations, l'agence de Vincent Parreira accorde un soin particulier aux espaces communs dans le but de favoriser la sociabilité entre les occupants. Ainsi, certains appartements bénéficient d'un couloir extérieur de desserte, propice aux échanges entre voisins. Au rez-de-chaussée, des colonnes en bois clair dissimulent les réseaux et se transforment en assises au niveau de leur base. Dans la buanderie, une immense banquette revêtue d'azulejos – carreaux de faïence portugais – offre aux étudiants un coin pour discuter entre deux machines. Enfin, les intérieurs aussi, témoignent d'une volonté de proposer un maximum de confort : modules de salles de bains préfabriqués – préalablement dessinés à l'échelle 1 –, cuisines ouvertes, matériaux aux accents contemporains – béton brut, carreaux de faïence hexagonaux – apportent ainsi la chaleur adéquate pour donner aux étudiants un sentiment de chez soi. De quoi rendre jaloux ceux installés dans les pavillons intra-muros ?

Photographies : Luc Boegly et Salem Mostefaoui



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