Un puzzle de six pièces plus complexe à résoudre qu'un autre de 500, possible ? Bien-sûr, dès lors que l'un des deux est une maison nantaise à rénover, et qu'elle est en plus marquée par l'ajout antérieur de multiples extensions. Un exercice difficile dont les architectes Marie-Hélène Reich et Antoine Mabire sont sortis vainqueurs haut-la-main. Explications.

Au nord-ouest de Nantes (44), à quelques minutes du Parc de Procé, une petite maison donnant sur rue arbore fièrement une façade noire ornée de bois clair ; l'on dirait une élégante dame coiffée d'une voilette en résille. Mais contrairement aux apparences, celle réalisation n'a pas toujours été aussi endimanchée, et c'est aux architectes locaux Marie-Hélène Reich et Antoine Mabire qu'elle doit sa grâce actuelle.

Car avant la livraison du chantier en janvier 2018, la bâtisse était plutôt débraillée, et ce à cause des nombreuses modifications opérées au fil du temps pour accueillir toujours plus d'usagers. Ainsi, quand les propriétaires demandent à Marie-Hélène Reich et Antoine Mabire de l'agrandir encore, ces derniers s'interrogent. « D'abord simple habitation de plain-pied, étendue ensuite par une extension latérale pour enfin être surélevée partiellement, ce logement posait la question de sa capacité à subir une énième intervention. Alors, plutôt que de gommer cette histoire, nous avons complété le puzzle, en surélevant le bâti initial afin de former un volume cohérent », explique le duo.

Conséquence de ce choix, la maison qui faisait autrefois 100 mètres carrés en fait aujourd'hui 128, et dispose de deux niveaux dignes de ce nom pour accueillir les pièces de vie en bas et les pièces de nuit à l'étage. Dehors, la façade donnant sur la chaussée a simplement été peinte en noir et habillée de la fameuse résille en bois – laquelle fait aussi office de brise-soleil protégeant la fenêtre de la salle de bains –, de sorte qu'un œil attentif pourra toujours distinguer les différentes extensions. Côté jardin, huit panneaux vitrés, dont deux ouvrants, offrent aux habitants une réelle connexion avec le jardin jusqu'alors mal exploité.

Par ailleurs, Marie-Hélène Reich et Antoine Mabire profitent de leur intervention pour harmoniser et optimiser les intérieurs, en jouant avec les différences de volumes et les matières. « L'extension de l'étage nous a permis de partitionner le rez-de-chaussée. L'entrée est ainsi marquée par un effet de compression grâce au plafond relativement bas. S'ensuit un sentiment d'espace une fois arrivé dans la pièce de vie en double hauteur », précisent les concepteurs. Un parti pris appuyé par l'utilisation généreuse de panneaux de contre-plaqué (matériau cher à l'agence) qui amplifient les écarts de taille, suscitent une atmosphère chaleureuse, et permettent d'harmoniser l'ensemble du projet. Comme si toutes les pièces de la Maison Puzzle étaient taillées dans le même bois...

Pour en savoir plus, visitez le site de Mabire-Reich Architectes 

Photographies : Guillaume Satre

Illustrations : Mabire-Reich Architectes



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