Cité de l'Architecture et du Patrimoine : Habiter le campement Les crises économiques, les conflits et les dérèglements climatiques poussent de plus en plus de personnes à s’établir dans des campements. Souvent considérés comme des solutions précaires et provisoires, ces habitats se développent et deviennent de véritables aménagements urbains, sources de vie et d’organisations sociales. L’exposition "Habiter le campement" propose ainsi un regard inédit sur une question d'actualité rarement observée à travers le prisme de son architecture, socle d’une communauté, d’un clan, d’une société. "Avant même de penser à l’architecture, c’est la question de "demeurer" qui se pose. Comment habiter dans des zones insalubres, inhospitalière ? Comment habiter en toute liberté avec les moyens du bord ? Peut-on habiter autrement ? En ce temps de crise il est plus que nécessaire de se poser la question" Fiona Meadows, commissaire de l’exposition, responsable de programme à la Cité de l’architecture & du Patrimoine.S’il existe autant de campements que de campeurs, le comité scientifique de l’exposition a déterminé un corpus de six grandes familles typologiques (nomades, voyageurs, infortunés, réfugiés, conquérants et contestataires), s’intéressant moins aux formes matérielles du campement qu’aux manières de l’investir, de l’habiter, de le subir, de le transformer. Chaque catégorie s’illustre au travers de 45 cas contemporains pour former un inventaire hétérogène et saisissant d’environs 600 campements.Le campement peut être issu de mouvements migratoires, de manifestations politiques, de catastrophes humanitaires ou encore d’événements culturels. Choisis ou subis, traditionnels ou inédits, dissimilés ou revendiqués, les campements sont riches de constantes et de différences. De la jungle de Calais aux campements roms, des squats zadistes aux camps de sinistrés haïtiens, des bidonvilles du Caire aux pèlerinages péruviens, les campements représentent autant de mondes habités, organisés, structurés, architecturés et susceptibles, à terme, de prendre racines et de "faire ville".L’exposition regroupe plusieurs centaines de documents photographiques, complétés d’analyses graphiques et d’interviews des membres du conseil scientifique, au sein d’une scénographique inédite proposée par la compagnie 1024 architectes et baptisée la "Tangente". Cette installation spatiale, sonore et lumineuse consiste en une grille structurelle hommage au campement. Elle s'inscrit en tangente par rapport à la Cité de l’Architecture, aussi courbe que la terre ronde. Le visiteur peut la parcourir aveuglement ou bien s'en éloigner pour ainsi découvrir d'autres normes, d'autres vies et d'autres mondes. Photographies : 0. Affiche de l'exposition Habiter le campement à la Cité de l'architecture & du patrimoine © CAPA, 2016 © H51. Campement d'Inuits au pôle Nord © Ton Koene2. Jungle de Calais, 2015, France © Cyrille Hanappe3. Mouvement Occupy Central pendant la révolution des parapluies à Hong-Kong en 2014, Chine © Tania Tam-Yukikei4. Yourte de la tribu nomade Chahsavan à Sabalan, Iran © Kaisu Raasakka5. Zone à Défendre (ZAD) de Notre Dame des Landes, France © Laurent Lebo6. Camp de Mugunga en République Démocratique du Congo © UN Photo/Marie Frechon7. Ikos, structure habitable © Laurent Pyot/Gamma-Rapho-Keystone8. Bidonville dans le Gujarat, Inde © Emmanuel DyanHabiter le campement, Cité de l’Architecture & du Patrimoine, Palais de Chaillot, Paris (16), du 13 avril au 29 aout 2016, tous les jours sauf le mardi, de 11 à 19h, nocturne le jeudi jusqu’à 21h, 12/9/6€. Précédent Suivant