Margaux Keller : Vue Mer

« Voilà maintenant 10 ans que j'ai fait le choix du design » clame fièrement Margaux Keller. Si la créatrice française exerce effectivement depuis de nombreuses années, sa carrière prend aujourd'hui un nouveau tournant avec le lancement de sa propre marque, Margaux Keller Collections. De nouveaux enjeux inaugurés par une première série, Vue Mer. Un hommage à la grande bleue tout en finesse.

Diplômée de l'ENSAAMA Olivier de Serres et de l'Ecole Boulle, Margaux Keller s'est formée auprès des plus grands, de l'agence Philippe Starck en passant par la Fabrica. En 2012, elle s'installe à Marseille pour y fonder sa propre agence de design global qui engendrera des collaborations toutes plus prestigieuses les unes que les autres : Yves Saint Laurent, Dior, Roche Bobois, Made.com etc. Quatre ans plus tard, elle prend la tête de la direction artistique de l'éditeur Bibelo, sans cesser ses activités. Touche à tout, passionnée et un brin hyperactive, Margaux Keller se lance aujourd'hui un nouveau défi : être à la tête de sa marque, fondée aux côtés d'Anaïs Fretigny, anciennement chargée de développement bijoux chez Saint Laurent Paris.
Une nouvelle aventure qui débute par un hommage aux côtes méditerranéennes de sa ville de cœur à travers cinq réalisations.

Guidée par l'histoire de la cité phocéenne, Margaux Keller imagine Hualos, une version contemporaine des vases antiques. Hualos signifiant « diaphane » en grec, le moins que l'on puisse dire, c'est que le contenant porte bien son nom. Conçu en verre borosilicate bleu soufflé au chalumeau, cette pièce d'une hauteur de 20 centimètres est dotée d'anses réinterprétant la figure du Vaskania, soit l'œil porte bonheur grec.
Une aire géographique et historique qui a également inspiré à Margaux Keller la création de Belu – bleu en provençal –, une amphore contemporaine à la géométrie marquée conçue d'après la même technique de soufflage, dans une tonalité semblable au premier modèle évoqué.

Le miroir Garibabou reprend quant à lui le vocabulaire provençal, le gàrri-babòu étant un jeu d'enfant consistant à éblouir les passants à l'aide d'une surface réfléchissante. Constitué d'un miroir central argent vertical aux bords arrondis, l'ensemble est surplombé de deux demi-cercles respectivement bleu et corail renvoyant aux couleurs de la mer au fil de la journée.
L'océan est également matérialisé par le miroir Maré constitué de deux éléments réfléchissants – l'un argenté, l'autre bleu –aux bords irréguliers, évoquant, par la pureté de ses lignes, l'horizon entre ciel et mer.

Enfin, la collection s'achève sur une curiosité voluptueuse en deux étapes. Le duo Ormeau agit comme deux petits coquillages accrochés à leur rocher. L'un bleu (10,3 centimètres par 9 centimètres) réalisé lui aussi en verre borosilicate soufflé au chalumeau est en réalité une salière quand son voisin, plus petit (6,8 centimètres par 7,5 centimètres), est un poivrier en porcelaine blanche texturée.

Chaque objet est enveloppé dans un furoshiki « conçu avec amour et poésie » par la designer. Apparu au Japon en 710-794 après J.C., le furoshiki est un tissu servant à emballer les biens de valeurs qui incarne l'art du paquetage, le soin apporté au contenant égal à celui consacré au choix du présent.

Une collection artisanale sensible qui annonce un avenir brillant pour Margaux Keller Collections.

Pour en savoir plus, visitez le site de Margaux Keller Collection

Photographies : Laure Mélone, Audrey Guillon et Caroline Engelhard