Ettore Sottsass : Qualche Cosa di Magico Dans le cadre de la FIAC 2012, ToolsGalerie, Ivan Mietton et Meshiwan no Sato ont présenté "Qualche Cosa di Magico" du designer italien Ettore Sottsass. Mise en scène par Laurence Vayson de Pradenne, l'exposition dévoile une sélection de dix sept pièces crées par Ettore Sottsass en collaboration avec les plus grands maitres laqueurs japonais.Réalisées dans la tradition de la laque Urushi-Kogei, ces pièces sont éditées en série limitée par Marutomi. Ettore Sottsass précise:"La première fois que j’ai vu une laque japonaise c’était il y a fort longtemps, quarante ans environ, dans une boutique quelque peu délabrée et très snob de Kyoto. En entrant, je fus frappé par le silence, la lumière poussiéreuse qui entrait par la fenêtre, une odeur légèrement chimique et très naturelle à la fois et enfin par une palette chromatique curieuse: Noirs, rouges foncés et bruns profonds. Dans un coin sombre de la boutique se trouvait une boite carrée aux angles coupés. Ses couleurs étaient délicates, comme le caramel que ma mère étalait sur ses strudels. J’ai immédiatement voulu posséder cette boite. Et je l’ai possédée. Son prix était exorbitant, mais j’ai instantanément décidé qu’elle valait bien plus que ce que je pouvais y mettre. Depuis, j’ai toujours conservé cette boite près de moi, comme un bijou ou une pan de mémoire, ou même comme un ami irremplaçable. Je l’ai toujours ouverte à deux mains (propres), soulevé son couvercle très lentement, comme si la boite pouvait sentir ma délicatesse, mon respect, mon absence totale de brutalité. Dans cette boite, j’ai toujours mis des choses précieuses, très précieuses: quelques pinceaux particuliers, quelques tubes de couleurs extraordinaires, peut-être des couleurs utilisées en Chine par les enfants d’école élémentaire, un improbable cahier d’exercice en papier fin. J’ai entendu dire, bien plus tard, que cette boite, dans cette couleur, avec sa surface caramel brillante à travers laquelle je pouvais deviner le bois tendre, était, dans cette boutique lointaine, la moins chère. Toutes les autres coûtaient au moins dix fois le prix de celle qui me comblait. Peut-être est-ce parce que c’était la moins chère que cette boite pâle m’appartient aujourd’hui. Je pense que quiconque possède une laque japonaise est chanceux parce qu’il possède quelque chose de magique." Photographies: Thomas Mailaender Pour en savoir plus, visitez le site de la Tools Galerie. Précédent Suivant