Pour son projet de diplôme mené à l'ESAD d'Orléans, le jeune désigner Yoann Jacquon a travaillé pendant un an sur l'expérimentation et l'utilisation des bactéries bioluminescentes Photobacterium phosphoreum.

Au cours de cette recherche intitulée "L'Experience du Feu", il a imaginé de petits objets lumineux tirant parti de cette énergie naturelle.

Yoann Jacquon précise :

"Ce projet est un élément de recherche qui utilise la bioluminescence naturelle des bactéries Photobacterium phosphoreum. Il se présente comme une interrogation nouvelle de l’énergie. Ces luminaires proposent une forme d’énergie en symbiose avec d’autres organismes vivants, ce parti-pris permet de rendre visible la fragilité et la préciosité d’un tel outil. Les trois objets qui découlent de cette nouvelle «technologie» s’inspirent de l’énergie sous sa forme la plus primitive: le feu. Ce retour à un élément archaïque permet de proposer une alternative fondamentalement nouvelle à l’énergie telle que nous la connaissons aujourd’hui, c’est-à-dire l’électricité. Une alternative qui renoue avec une certaine magie, qui redevient un moment exceptionnel et de fascination. Les bactéries photobacterium phosphoreum sont des bactéries marines, qui, grâce à une enzyme: la luciférase, sont luminescentes. A la lumière du jour cette luminescence est trop faible pour être observée, mais plongées dans l'obscurité une légère lueur bleutée commence à être émise. Une lueur fantomatique qui nécessite une manipulation et un certain temps d'observation pour saisir la valeur de cette minuscule source d'énergie qui nous est donné à voir.

Le foyer se tient sur un socle en bois brûlé aux lignes épurées, les courbes du contenant en verre représentent un élément qui n’est pas encore maîtrisé, qui a son comportement propre. L'ensemble s'inspire d'un foyer archaïque, brut et sauvage, à même le sol. Légèrement surélevée la luminescence des bactéries n'illumine que le foyer lui même et ses alentours directs, il s'agit d'une luminosité primitive. Comme si elle était maîtrisée pour la première fois par la main humaine.

L'Atre à moitié enfermé dans sa coupe en céramique noire, dont l’intérieur a été émaillée au cuivre, le feu de l’âtre est une forme assagie, prise en main, domestiquée par l’Homme. La lueur des bactéries se reflète de manière irrégulière sur les paroies, cette forme fait référence à tout le vocabulaire des cheminées, âtres et autres coupes qui ont contenu le feu au sein de l'espace domestique au cours de l'histoire humaine.

L'Enceinte, enfermée dans une cage de métal qui le condamne mais qui permet également de le manipuler à distance, le feu de l’enceinte est une métaphore de l’énergie nucléaire, un feu devenu industriel. Limitée au dessus du socle la luminosité produite se reflète sur une pièce en métal polie comme un miroir, le reflet parfaitement net en surface du contenant en verre et des bactéries luminescentes s'estompe progressivement jusqu'à disparaître. Cette dernière pièce évoque les risques de l'énergie humaine en général, et la précaution inhérente à la manipulation d'un tel outil."

Pour en savoir en plus visitez le site de Yohann Jacquon.



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