ETHIC & TROPIC par Corinne Bally

Tombée amoureuse du Panama voici plusieurs années, Corinne Bally se consacre à la valorisation de son patrimoine artisanal et plus particulièrement à celui des masques chamaniques de la région du Darién.

À travers la marque Ethic & Tropic, elle constitue un fantastique bestiaire décoratif dont les pièces uniques sont réalisées, à la main, par des artisanes des tribus Emberas et Wounaan.

Fabriqués et teints grâce aux seuls matériaux organiques que la forêt procure, ils sont les passeurs de traditions et de rites ancestraux méconnus.

Les masques sont tous fabriqués au cœur de la forêt par des femmes qui maîtrisent un savoir-faire ancestral. Elles tiennent leurs techniques de tressage de leurs mères, de leurs grands-mères, sans trop savoir à quand remonte cet art. Une “maitresse artisane“ enseigne parfois aux femmes de la tribu comment améliorer le travail appris depuis l’enfance. Toutes les femmes savent tisser mais pour être une véritable artiste, au-delà de maîtriser le tissage, il faut aussi être créative et avoir le don de voir dans l’autre monde. Elles tissent entre elles, au milieu des enfants, sans contrainte de temps ni de productivité.

Chaque masque est unique car chaque femme y ajoute ses visions, son interprétation de la nature. Il n’y a jamais deux masques identiques même lorsqu’ils traitent de sujets similaires.

Certains vont émouvoir par la finesse de leur tressage ou leur réalisme, d’autres par leurs “imperfections“ leur conférant tout leur caractère.

Au-delà de leur aspect, la valeur ajoutée des masques tient à l’apport économique que leur vente suppose pour les artisanes. Corinne Bally ne travaille pas pour une ONG, elle commande et paie des produits à leur juste valeur. Elle rémunère et œuvre à la reconnaissance d’un artisanat.

Au-delà de leur intérêt esthétique et décoratif, les masques Ethic & Tropic œuvrent à la préservation d’un patrimoine en passe de disparaître. Ils mettent en lumière des savoir-faire ancestraux qui tendent à s’éteindre, étouffés sous le poids de la mondialisation et de l’industrialisation.