Davide Balula : The Buried Works Jusqu'au 16 juin 2012, la galerie parisienne Frank Elbaz présente "The Buried Works" de Davide Balula. Avec cette installation composée de terre, d'eau et d'un plancher de bois, l'artiste a imaginé un incubateur de toiles, sorte de vivarium où les oeuvres sont en cours de fabrication.Des toiles de lin vierges y ont ainsi été enterrées. A la fin de l'exposition, les peintures seront déterrées, extraites par des trappes prédécoupées puis tendues sur des châssis avant d'être exposées. Suite au poème "Art is not Dirt" de Linda Nochlin, Davide Balula et Linda Nochlin eurent cette conversation:"Alors que Linda avalait ses kilomètres quotidiens à Riverside Park, tout en écrivant ses Mémoires, Davide, lui, allait plantant de l'herbe et des peintures sous les pieds des parisiens. Depuis deux endroits en même temps, ils s'échangent des mots et des images en marchant d'un même pas : — Linda, dans ton dernier poème, tu opposes l'art et la terre.— Imaginons: Verse de l'eau, remue la boue. — Verser de l'eau sur l'Art ? — ... remue la boue. Plante une rose. Laisse sécher la terre. Nourris le mort, nourris l'abeille. Continue. — Tiens, là, regarde, un ver luisant ! — Il est éteint on dirait. Et il marche comme nous en plein jour. Ce doit être un somnambule. Un som-nam-bule. — Tu sais que quand les vers luisants dorment, il ronflent à la même fréquence que les néons qu'on met au plafond ? Et pendant des mois, sous la terre, ils passent leur temps à jouer avec les protéines de leur cerveaux pour changer les couleurs de leur derrière ? — À ce propos, l'heure tourne et les couleurs ne devraient pas tarder à changer. — Je commence à sentir quelque chose pousser sous mes pieds. — Ça me rappelle un de mes plus vieux souvenir de quand j'étais petite. Nous étions à Miami Beach. Je voulais à tout prix une paire de chaussures "à travers lesquelles on pouvait voir la terre". Evidemment, personne ne comprenait ce que je voulais dire... Je me souviens très clairement m'être accroupie et avoir montré le paysage de palmiers entre les orteils et le talon de ma cousine. Je voulais moi aussi des talons hauts ! — Haha ! Déjà de bien originales perspectives ! On peut s'arrêter là si tu veux. Face au plafond. — Bonne idée, on prendrait d'ailleurs plus de distance en ouvrant ces portes, là parterre. — Et puis après manger, on pourrait s'installer sur ce mur-là ? Qu'en penses-tu ?" Photographies: Zarko Vijatovic Pour en savoir plus, visitez le site de Davide Balula et celui de la Galerie Frank Elbaz. Précédent Suivant