Dans le cadre de la Saison 2024 de la Lituanie en France, le Carré d'Art - Musée d’art contemporain de Nîmes accueille jusqu’au 23 mars 2025 deux expositions consacrées à Aleksandra Kasuba et Marija Olšauskaitė, deux artistes lituaniennes aux démarches expérimentales mêlant art, design et architecture.

Aleksandra Kasuba : imaginer des environnements pour l’âme

Aleksandra Kasuba (1923-2019), artiste américano-lituanienne visionnaire, fait l’objet de sa première rétrospective européenne. Inspirée par l’ère de l’exploration spatiale, elle a conçu des environnements futuristes faits de textiles tendus, sans angles droits, comme des refuges sensoriels. L’exposition débute avec "Spectrum, An Afterthought", une installation immersive où la lumière se décline en une infinité de couleurs. Elle se poursuit avec "Wanderer", un personnage récurrent dans ses mosaïques et aquarelles, incarnant solitude et aspirations humaines. Dans le "Laboratory of Environments", ses collaborations avec le mouvement Experiments in Art and Technology (E.A.T.) révèlent des structures en plexiglas et des utopies sociales. Les "Environments for the Soul" invitent à explorer les relations entre l’humain et son environnement à travers des installations mêlant public et privé. Enfin, la section "Rock Hill House" retrace la création de sa maison au Nouveau-Mexique, un hommage à la nature et aux formes organiques. 

Marija Olšauskaitė : la transformation du verre

Dans la Project Room, Marija Olšauskaitė (née en 1989) présente "The Softest Hard", une exposition monographique axée sur le verre. Cette matière, au cœur de son œuvre, reflète des transformations constantes entre tradition artisanale et innovation contemporaine. Parmi les pièces marquantes, "Ponds" se distingue par des sculptures lumineuses en verre, rappelant des blocs de glace translucides. Avec "Softeners", l’artiste capture la fragilité des gestes humains à travers des formes en silicone, tandis que "Little Ears" explore l’écoute et l’altérité avec des créations intrigantes. Olšauskaitė intègre également des plaques de verre issues d’anciennes usines lituaniennes, offrant une seconde vie à ces matériaux chargés d’histoire. Ces œuvres interrogent la mémoire des objets et nos relations sensorielles avec eux. Selon l’artiste, chaque pièce dialogue avec une autre, évoquant des dynamiques sociales et familiales.

Ces expositions se répondent subtilement : Aleksandra Kasuba réinvente l’architecture comme un espace d’harmonie entre l’humain et son environnement, tandis que Marija Olšauskaitė explore la mémoire des matériaux et les liens sociaux qu’ils suscitent. Ensemble, elles offrent une plongée dans des univers complémentaires où le futur se dessine à travers des formes et des matières en perpétuelle évolution.

Jusqu’au 23 mars 2025

Carré d’Art de Nîmes



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