Aleksandra Kasuba et Marija Olšauskaitė : deux visions artistiques à découvrir au Carré d’Art de Nîmes Le Carré d'Art – Musée d'art contemporain de Nîmes accueillera deux expositions exceptionnelles du 25 octobre 2024 au 23 mars 2025, mettant à l'honneur les artistes Aleksandra Kasuba et Marija Olšauskaitė. Organisées dans le cadre de la Saison de la Lituanie en France 2024, ces deux expositions résonnent ensemble par leur exploration des matériaux, des formes et des environnements et proposent des visions uniques du futur et de l'intimité.La première rétrospective en France et en Europe de l’artiste américano-lituanienne Aleksandra Kasuba, intitulée “Imaginer le futur”, retrace le parcours d’une visionnaire de l'art expérimental et de l'architecture. Pionnière du design sans angles droits, Kasuba (1923-2019) a fui la Lituanie pendant la Seconde Guerre mondiale pour s’installer aux États-Unis, où elle a élaboré des environnements architecturaux immersifs.L’exposition présente une vaste collection de ses œuvres, y compris des documents d'archives et des collaborations avec d'autres artistes influents, comme Jonas Mekas et George Maciunas. Parmi les pièces phares, Spectrum, An Afterthought (1975) se distingue comme une installation lumineuse où le spectateur explore un univers sans angles, baigné dans des néons et des filtres colorés. Cette œuvre emblématique incarne la quête de Kasuba pour créer des espaces sans contraintes géométriques, favorisant une immersion sensorielle totale.L'exposition inclut également des environnements conçus pour éveiller l'âme et les sens, comme le Laboratory of Environments et Environments for the Soul. Les visiteurs seront transportés dans des espaces inspirés par le mouvement Experiments in Art and Technology (E.A.T.) des années 1960, témoignant de l’approche innovante de Kasuba pour intégrer l'art et la technologie dans un cadre utopique.Parallèlement à la rétrospective de Kasuba, l'exposition The Softest Hard de Marija Olšauskaitė propose une plongée dans l'univers contemporain de cette artiste lituanienne née en 1989. Connue pour son travail autour du verre et du silicone, Olšauskaitė explore les notions de transformation et de fragilité à travers des sculptures qui semblent évoluer entre l'état liquide et solide.Dans cette exposition monographique, présentée au Project Room du 2e étage du Carré d'Art, plusieurs œuvres dialoguent avec les thèmes de l'intimité, des relations et de l’appartenance. Ses sculptures en silicone, comme Softeners (2019), évoquent la vulnérabilité à travers la matérialité douce et tactile du matériau, tandis que ses paravents en verre, réalisés à partir de plaques de verre lituaniennes, symbolisent la délicatesse des relations humaines.Les sculptures d'Olšauskaitė, comme Ponds (2023), sont des objets visuels troublants qui questionnent notre rapport à l’espace domestique et à la perception. Inspirée par le riche patrimoine verrier de son pays, elle redonne vie à des matériaux oubliés pour proposer une réflexion subtile sur la mémoire et la transformation des objets dans le temps.Ces deux expositions, bien que très différentes dans leur approche et leur matériau, partagent une même quête de réinvention des formes et des espaces. Aleksandra Kasuba, avec ses architectures sans angles et ses environnements enveloppants, a ouvert la voie à une nouvelle manière de concevoir l’art et l'architecture comme des outils pour réinventer les relations humaines. Marija Olšauskaitė, dans la continuité de cette réflexion, interroge les frontières entre l’artisanat et la sculpture, et pousse plus loin l'exploration des matériaux pour dévoiler leur potentiel narratif et émotionnel.Ces deux artistes, issues de générations différentes mais liées par un même héritage lituanien, proposent des visions complémentaires de l’art contemporain. Leurs œuvres questionnent la manière dont nous percevons notre environnement et la manière dont l'art peut nous inviter à réimaginer notre relation avec le monde qui nous entoure. Visuels © : The Lithuanian National Museum of Art, Estate of Aleksandra Kasuba, kunst-dokumentation.com, Rasa Juškevičiūtė, Francisco Salas Précédent Suivant