Villerupt est une petite ville lorraine bâtie à la frontière du Luxembourg sur des sous-sols chargés autrefois de minerai de fer. Elle va suivre l’essor fulgurant de l’exploitation de cette ressource en passant de 560 habitants en 1861 à plus de 16 000 un siècle plus tard. 

Symboliquement, le premier bâtiment à sortir de terre sur cet espace a été L’Arche avec, notamment, le dessein de décrocher le titre de « capitale européenne de la culture » en partenariat avec sa voisine luxembourgeoise, Esch-sur-Alzette. L’objectif a été atteint en 2022 avant même sa livraison définitive.

L’Arche a été programmée comme un tiers-lieu culturel hybride à la rencontre des arts numériques, des industries créatives et des pratiques artistiques multiples. C’est un lieu de vie et de partage où l’on trouve un bar-restaurant, un cinéma, une salle de spectacles, un fablab et une galerie d’art numérique immersive.

L’Arche est bâtie au pied d’un mur monumental. Ce mur haut et épais, édifié en pierres, soutenait une plateforme technique sur laquelle était déchargé le minerai extrait avant d’être acheminé dans les aciéries en contrebas.

Son volume massique, taillé en biseau sur la cinquième façade, se profile en escalier pavé monumental qui laisse glisser nos yeux jusqu’aux hauteurs de la muraille. Son palier haut est conçu comme un belvédère et attend qu’une édification mêlant architecture et art numérique s’y installe.

L’édifice massif s’affine et s’ouvre généreusement en arcades sur l’Esplanade Nino Rota du nom du compositeur italien, auteur de nombreuses musiques de films dont le Parrain et le Casanova de Fellini. Le tiers-lieu s’ouvre au public par une halle animée d’un bar-restaurant et d’une petite scène éphémère. Cet espace est cadré de façades intérieures qui s’ouvrent elles-mêmes à d’autres lieux.

L’architecture intérieure s’écrit volontairement d’un même minimalisme contemporain. Le grand volume de la halle, baigné de lumière naturelle, accueille le public dans une ambiance conviviale ponctuée d’ouvrages imaginés dans la tradition grandiloquente des foyers de théâtre. L’escalier, qui mène au balcon de la grande salle, est déporté de la façade intérieure pour être lu dans l’espace comme une œuvre monumentale. L’éclairage est assuré par des lustres créés spécifiquement pour le lieu. Deux modèles, l’un d’apparence concave et l’autre convexe, sont conçus suivant une technicité proche des structures utilisées en scénographie. Leur armature est en acier brut et les assemblages sont relativement low tech. Des gélatines de spectacle enrobent les lampes pour colorer la lumière dans les tons dominants d’un coucher de soleil Lorrain. Les couleurs en général sont choisies dans leurs tons fanés ou dans les gris béton. Le reste des espaces est blanchi de manière mate, comme poudrée d’un blanc de Meudon.

 

MAÎTRE D’OUVRAGE :
COMMUNAUTÉ DE COMMUNES PAYS HAUT VAL D’ALZETTE
EQUIPE DE MAÎTRISE D’ŒUVRE :
K ARCHITECTURES (Emilie Bourdier, architecte cheffe de projet) avec, CHANGEMENT A VUE (scénographe), BATISERF (structure), ALTIA (acousticien), BMF (économiste), AREA ETUDES NANTES (fluides), AREA CANOPEE (HQE), BURGEAP (dépollution), AIA MANAGEMENT (OPC)

 

Visuels © : Guillaume Ama, K Architectures








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