Un bonbon ou un sort ! Pas de doute, si vous frappez un soir de 31 octobre à la porte de cette maison rénovée par l'architecte Kate Darby avec la complicité du designer David Connor, vous risquez d'avoir quelques frissons. Et pour cause : sous sa peau métallique, cette charmante maisonnette dissimule un héritage à faire froid dans le dos...

Tout commence en janvier 2014, lorsque Kate Darby et David Connor se voient confier une mission un peu particulière : rénover un vieux cottage et ses écuries attenantes dans le Herefordshire, comté de l'ouest de l'Angleterre. Mais "rénover" n'est peut-être pas ici le mot exact, car bien que la bâtisse vieille de 300 ans soit en ruine, elle est classée, donc protégée. « Notre stratégie n'était pas de réparer l'existant, explique Kate Darby, mais de le préserver dans son intégralité, ce qui incluait les poutres pourries, le lierre, les vieux nids d'oiseaux, les toiles d'araignées et même la poussière. »

Un parti pris jusqu'au-boutiste, mais sur lequel repose la réussite du projet. Pour cela, les concepteurs ont imaginé une enveloppe proche de celle des longères françaises – caractérisées par leur toiture à deux pans – et qui s'adapte parfaitement à la volumétrie de la construction d'origine. Constitué d'un squelette métallique et de panneaux d'OSB revêtus de tôle ondulée, cet écrin protège les restes de la chaumière comme le ferait un reliquaire avec les ossements d'un saint. En outre, des renforts sont ajoutés par les architectes pour solidariser les deux charpentes – l'ancienne, en bois et la nouvelle, en acier – et ainsi éviter aux pans de murs délabrés de s'écrouler sur les habitants, faisant alors de cette réalisation une véritable maison hantée.

À l'intérieur, les aménagements contemporains tirent efficacement parti des ruines en briques. C'est au rez-de-chaussée de cette vieille enceinte que sont installées les pièces de vie, tandis qu'une chambre en mezzanine a trouvé sa place à l'étage, en partie toujours existant. Et si pour l'instant aucun témoignage n'a confirmé la présence d'esprits autres que ceux des petits insectes, il est en revanche certain que le confort moderne a pris possession des lieux. Ainsi, deux poêles – dont un placé dans l'âtre de l'ancienne cheminée – permettent de chauffer les grands volumes, tandis que des panneaux photovoltaïques alimentent l'ensemble en électricité. De quoi voir clair, la nuit, quand vampires et autres loups-garous viennent frapper à la porte de la Croft Lodge Studio...

Pour en savoir plus, visitez le site de Kate Darby et de David Connor 

Photographies : James Morris



Book des Lauréats des MIAW

 
CouvBookSITE 

d'architectures en kiosque

couv dec 2024STE