Barto+Barto : La Pérouse Recouvert de pierre de Richemont, l'hôtel La Pérouse s'est installé en 1993 en proue face à la place des petits murs à Nantes. Dès sa livraison, l'édifice imaginé par Clotilde et Bernard Barto, a suscité les interrogations mais à l'époque déjà sa conception offrait un lieu unique presque avant-gardiste. Des années plus tard un récent changement de propriétaire a entrainé une nouvelle rénovation de l'hôtel qui vient de s'achever.Dès 1993 Barto+Barto avaient imaginé un lieu qui à la fois mariait les lignes historiques du quartier, et conjuguait les règles urbanistiques à un édifice profondément contemporain. Le résultat architectural a fait date et offre sous un parement de pierre : un hôtel de 47 chambres où la tradition des savoir-faire locaux (les artisans et leurs arts considérés comme de véritables héritiers et praticiens du patrimoine) est mariée à une esthétique et à une rationalité contemporaines. Niché en secteur sauvegardé de la ville de Nantes le bâtiment s'est très vite retrouvé face à de nombreuses contraintes, le talent des architectes a été de les transformer en de véritables atouts.La pierre et le dessin de la façade se dressent et assurent la continuité avec son voisin direct. Le jeu de la coupe ménage sept niveaux mais donne en façade une lecture de quatre étages imitant l'immeuble limitrophe sur lequel le projet s'aligne. Le dernier niveau est celui situé sous les pans inclinés imposés par les règles de prospect, le geste architectural donne l'impression d'un plissement de façade. Le chéneau intégré en bas de pente règle l'écoulement des eaux de pluie avec élégance et discrétion. La maitrise du projet architectural réside dans ces détails murement réfléchis et garantissant la cohérence du projet reconnue encore aujourd'hui. Référence contemporaine, le bâtiment a été classé en 2011 en tant que Patrimoine du XXe siècle.L'entrée au rez-de-chaussée fait passer les visiteurs par une passerelle, enjambant l'accès au sous-sol, et dont le revêtement et l'inclinaison évoquent clairement un vocabulaire portuaire. Le bois recouvre le sol et fabrique un mobilier conçu pour le lieu. Les chambres, où l'on accède par un ascenseur faisant office de pallier à chaque étage, sont ouvertes à l'horizontale : transcriptions littérales des ouvertures souhaitées pour la façade. Les parois sont recouvertes de stuc, et là aussi transparaît le souhait de faire parler les savoir-faire."L'hôtel La Pérouse, suggérant un monolithe sculpté dans un seul bloc, s'inscrit comme un chef-d'œuvre moderne et intemporel, prodigieux dialogue architectural entre les époques, dicté par une écriture résolument contemporaine." Photographies : Guillaume GrassetPour en savoir plus, visitez le site des architectes Barto+Barto et de l'hôtel de La Pérouse Précédent Suivant