Dietmar Feichtinger Architectes : La Passerelle Mont-Saint-Michel L’agence Dietmar Feichtinger Architectes vient de livrer "La Passerelle Mont-Saint-Michel", un projet de passerelle reliant la ville médiévale du Mont-Saint-Michel au continent. Longue de 760 mètres, elle serpente dans la baie et remplace l’ancienne chaussée massive tout en restaurant le caractère insulaire du Mont.L’ambition de se projet était de fournir un équipement qui ne trahirait pas l'atmosphère et le côté exceptionnel du site. Pour garantir la continuité du paysage, la jetée se fond dans le paysage de manière aussi transparente que possible, portée au rythme des 134 piliers qui la soutienne. Sa structure forme un mouvement continu et fluide, une géométrie sinueuse qui embrasse la baie et accompagne le promeneur. Cette nouvelle chaussée offre une passerelle sécurisée pour les visiteurs tandis que l’espace central est réservé aux navettes. La nuit, la passerelle s’illumine grâce à un discret système d’éclairage intégré dans la structure. Sur ce projet, l’agence Dietmar Feichtinger Architectes précise :"L’estuaire du Couesnon, la baie autour du Mont-Saint-Michel impressionnent par l’immensité du site, l’étendu, la beauté de la lumière et des couleurs des éléments naturels. La ville du Mont Saint Michel d’origine médiéval bâtie sur un rocher dans la baie et l’abbaye sur son sommet représentent une dimension culturelle majeure. Le changement du niveau de la mer suite aux marées de 14m en altitude crée un évènement répété exposant les forces de la nature et offre des paysages variés – l’étendue d’une plage jusqu’à l’horizon alternée par une baie inondée avec seul repère le Mont devenu île. L’intervention de l’homme dans le contexte du Mont Saint Michel est délicate. La création d’un accès à l’abri des marées répond à la mise en place d’un cheminement en toute sécurité pour les visiteurs. La surélévation du chemin et sa pose sur des pilotis permet l’écoulement des eaux autour de l’ile. Le chemin offre une promenade aux piétons et porte les navettes afin de rendre le monument accessible à tous. C’est aussi une voie communale qui répond à toutes les contraintes d’une route ordinaire. Les objectifs du projet sont son intégration dans le site, la transparence maximale pour la vue et surtout pour l’écoulement de l’eau afin de garder l’insularité et d’accélérer le désensablement. La réponse – « marcher sur l’eau » L’ouvrage d’accès s’inscrit dans la baie par sa géométrie en courbe qui embrasse la baie et accompagne le promeneur. En suivant des lignes dessinées par l’eau il propose des perspectives multiples autour du Mont. Parfaitement horizontal la ligne du tablier se fond dans l’horizon. Le tablier, une lame sur l’eau, est porté par des piliers fins. L’optimisation de l’épaisseur est obtenue par un rapprochement des piliers tous les 12m. Ils sont encastrés en tête et en pieds. L’encastrement en tête est obtenu par soudure avec la structure du tablier, en pieds par une fixation du pilier dans le pieux béton d’une profondeur de 30m fondés sur le schiste. La structure est composée d’éléments horizontaux et verticaux. La pureté du dessin est obtenue par l’absence de diagonales ou croix de contreventements. L’horizontalité du tablier se comprend en contraste avec la verticalité du monument renforçant la spécificité de chaque ouvrage. La finesse des piliers d’un diamètre de 250 mm nécessite une épaisseur des tubes de 40 à 60mm selon la longueur du pilier. Plus qu’un franchissement le rapprochement des piliers décrit une promenade à l’image d’une estacade, d’une jetée qui avance vers le large. La série des piliers répond à l’immensité du site et évite le recoupement en séquences mesurables. La voie carrossable est en partie centrale. Une structure acier transversale porte un tablier en béton. Latéralement des porte-à-faux larges accueillent les promeneurs sur un platelage bois porté par des consoles métalliques en T. Des piliers doubles tous les 120m correspondent à l’extrémité des unités continues. La dilatation due à la température est reprise ici en tenant compte de la souplesse des piliers élancés. Les garde-corps et les supports d’un banc continu séparant la chaussé et la promenade pour piétons sont également en acier. La couleur de la structure d’un gris métallisé exprime sa matérialité. Elle reflète la lumière et souligne la légèreté de l’ouvrage."Photographies : Mathias Neveling / Michael Zimmermann Pour en savoir plus, visitez le site de l’agence Dietmar Feichtinger Architectes. JavaScript is currently disabled.Please enable it for a better experience of Jumi. Précédent Suivant