À l’occasion de la première édition de ce festival qui a eu lieu en octobre dernier, le collectif artistique anonyme espagnol Luzinterruptus a réalisé une grande pièce poétique faite de lumière et de son désinvolte. Un grand mur recouvert d'innombrables cahiers aux pages blanches…

L’œuvre créée a ainsi investi la Plaza Mayor en imposant sa simplicité écrasante à l'architecture baroque l’entourant. 

L’objet ici était de créer une gigantesque surface blanche laissant toute sa place à la liberté de parole à travers un collage de pages intimes et anonymes, agitées par le vent. Le spectacle a offert aux spectateurs une myriade de compositions aléatoires issues de contributions collectives.

L’accent a aussi été mis sur le son produit par les pages en mouvement qui devait devenir une voix unique et constante composée de chaque idée et pensée exprimées sur le papier lumineux en mouvement.

Pour donner forme à ce « mur des lamentations », construit dans l'un des quartiers les plus emblématiques de Madrid, a été érigé un mur géant avec une structure d'échafaudage impressionnante ! Plus de 4 000 cahiers en papier recyclé ont alors pu être disposés méticuleusement afin d'obtenir cette surface continue et gigantesque… 

Avant l'installation, plus de 2 000 cahiers ont été distribués dans les centres municipaux pour personnes âgées de la ville afin que ces dernières puissent y exprimer leurs espoirs, leurs craintes mais aussi leurs réflexions pendant le confinement. Ils ont ainsi pu raconter leurs histoires avec, parfois, des détails troublants. D'autres ont préféré dessiner, faisant preuve dans certains cas d'un grand talent. C’est grâce à ces lettres, poèmes, récits, mots, images et gribouillages, que ce grand panneau de mémoire lumineux a pu voir le jour. 

 



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